Emi Linds

A human-centered technologist and creative blogging about hope and intelligent innovation.
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Abstract gouache painting by Emi Linds of dandelion seeds drifting mid-flight against a blue sky and grassy hill, symbolizing hope and detachment without losing momentum.

L’espoir et le fait de lâcher prise face aux attentes

L’attente est un scénario figé, elle dit : « Ça a intérêt à se passer comme ça, sinon… »
Lorsque la réalité ne correspond pas à la scène que vous avez imaginée, vous êtes déçu·e.

L’espoir fonctionne différemment.
L’espoir dit : « Quelque chose de bon peut encore émerger de rien. »
C’est une énergie tournée vers l’avenir, sans exigence sur la forme que prendra le résultat.

Je réfléchis à ce qui se passerait si nous abandonnions toutes nos attentes.
Pas seulement celles qui sont lourdes ou stressantes, mais toutes les formes de croyances anticipées.

D’un point de vue neuroscientifique, notre cerveau est câblé pour fonctionner par prédiction. La dopamine, cette molécule qu’on associe au « plaisir », atteint en réalité son pic au moment où nous anticipons une récompense, pas quand elle arrive (Schultz, Dayan, & Montague, 1997).


Ce pic, c’est ce qui nous pousse à réessayer, ce qui alimente le cycle de l’apprentissage et de la persévérance.
Supprimez toute attente, et je pense que cette courbe s’aplatirait. On gagne peut-être en calme, mais on perd aussi cette étincelle qui dit : « ça peut marcher… ou échouer complètement – voyons voir. »

La psychologie clinique a un mot pour désigner ce qui se passe quand cette étincelle s’éteint : l’impuissance apprise (j’ai littéralement passé des années à essayer d’aider des personnes avec cet état d’esprit, parce que j’avais un petit complexe du sauveur).
Sans aucune croyance qu’un changement est possible – ou même souhaitable… l’effort commence à sembler inutile.

La thérapie ACT, la pleine conscience, même les vieux philosophes stoïciens, tous cherchent à relâcher l’attachement rigide aux résultats, mais gardent malgré tout un cap, une valeur, un fil de sens à suivre.

Si tout le monde abandonnait vraiment les attentes, nous continuerions à satisfaire nos besoins immédiats.

Nous mangerions, nous nous reposerions, nous chercherions du confort, des liens… mais les arcs plus longs de l’ambition pourraient disparaître. Je pense que l’innovation stagnerait. Certaines formes d’art s’éteindraient.
Sans un « et si… » imaginé, la passion aurait moins de ressources où puiser.

Voici ce que j’ai appris jusqu’ici (et j’apprends encore…) : il y a un équilibre à trouver.
Les attentes peuvent rétrécir notre champ de vision. L’espoir l’élargit.
La passion ne requiert pas de certitude, mais elle a besoin d’une étincelle, d’une idée de l’avenir – quelque chose vers quoi tendre.

L’attente dit : « Je dois avoir raison. »
L’espoir dit : « Reste ouvert·e. Quelque chose peut arriver ici. »

Trop de détachement, et nous risquons d’user les arêtes où le sens se crée.
Trop d’attente, et nous risquons d’écraser la possibilité sous le poids d’un plan parfait.

Voici où en est mon esprit :

Lâcher prise sur la destination exacte, mais garder le moteur bien allumé.
Échanger le « ça ou rien » contre « Voyons ce qui peut pousser. »
S’entourer de personnes qui vous allument de l’intérieur.
La passion ne naît pas de la certitude de ce qui nous attend, elle naît du fait de se soucier assez pour continuer à avancer.

Je suis Emi Linds, et je crois que l’espoir est une compétence et un choix.

Un choix pour lequel je continuerai de me battre. 🙂

Schultz, W., Dayan, P., & Montague, P. R. (1997). A neural substrate of prediction and reward. Science, 275(5306), 1593 – 1599. https://www.science.org/doi/10.1126/science.275.5306.1593

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